RADIOSCOPIE DE L'ENTREPRISE CAMEROUNAISE

Voilà cinq ans, le mythe de la création ‘’facile’’ a suscité bien des désillusions. Et les ‘’coups de Frics’’ éphémères se sont parfois transformés en débâcle durable. Manque de préparation, solitude du jeune entrepreneur, insuffisance de fonds propres…..etc

Depuis 2012, on constate une légère récession dans les intentions de création des camerounais. Mais dans le même temps, les créations effectives, elles sont restées stables, et il y a fort à parier que la tendance soit durable. Car de multiples raisons plaident aujourd’hui par un second souffle de l’esprit d’entreprise :

• Les cadres des groupes industriels, trop à l’étroit dans la bureaucratie des grandes structures, aspirent de plus en plus à voler de leurs propres ailes ;

• Beaucoup d’entreprises se recentrent sur un seul métier, et sont disposées à céder à d’autres les activités périphériques (SNEC, SONEL, CAMRAIL… etc.) ;

• Le paysage de la reprise- transmission (autrement appelé privatisation) se modifie à vitesse grand V (CAMTEL, SOCAPALM , CDC….etc.),

• Et les sources de financement s’orientent d’avantage vers les jeunes entreprises (PIIASI, PAJER U…etc).

Schématiquement on peut distinguer deux grands types de création d’entreprises :

o Celles qui procèdent d’un renouvellement ‘’naturel’’ et régulier du tissu économique

o Et celles qui plus conjoncturellement dépendent d’un certain effet de mode autour de l’esprit d’entreprise.

Vu sous cet angle, les choses sont claires : même si l’effet de mode tend à s’estomper, le renouvellement du tissu économique et la diffusion des technologies s’accélèrent sans cesse et induisent un rythme supérieur de créations et de reprise des entreprises.

Quand la fiducie (système qui permet déléguer à un tiers les pouvoirs de gestion en attendant l’arrivée du véritable repreneur), elle est peu usitée.

Il existe aujourd’hui au Cameroun, deux façons traditionnelles de transmettre une entreprise. La première privilégie la transmission aux héritiers et la seconde ouvre la reprise aux sociétés (fusions-acquisitions), aux individus (achat) ou aux salariés.

Cependant, il me paraît bon de rappeler ici que le rapprochement d’entreprises est un art difficile qui demande de chacune des parties, sincérité, rigueur, et vigilance si l’on souhaite parvenir à de bon accord.

Aussi, pour les entrepreneurs, il n’est pas aujourd’hui question de faire un joli patchwork de sociétés performantes (ou non), mais disparates. Mais plutôt de rester cohérent dans ses activités et de réunir sur une base juridique solide, des sociétés capables de travailler en synergie (pour la mise en œuvre d’une politique de fusion ou de holding).